Vincent Béja
La Gestalt-thérapie - Sentir qu’un Autre m’accueille et retrouver la douceur du vivant...

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21 décembre 2015
Vincent Béja

Thérapie de groupe et société

La thérapie de groupe résonne et réponds aux problématiques sociales...

La Gestalt-thérapie prône depuis 60 ans l’indissociablité de l’organisme et de l’environnement et donc de la personne avec la société dont elle est membre. Cette évidence que l’homme ne peut être dissocié de son monde social fonde d’ailleurs la science sociologique elle-même. Malgré cela, parce que nous sommes immergés dans cette évidence, nous avons du mal à la voir et, en ce qui concerne la thérapie de groupe, à en discerner les enjeux politiques. Pour mieux saisir ce lien et la responsabilité qui en découle il va nous falloir prendre un peu de recul.
Pour ceux d’entre nous qui ont connu la Gestalt-thérapie des années 80, le changement est flagrant ; la pratique et la théorie de la Gestalt-thérapie se sont modifiées en profondeur. Tout comme notre société. Il serait étonnant que ces changements (dans le monde gestaltiste et dans la société) aient opèré dans des sens opposés et aient été véritablement divergents. Au contraire nous entendons illustrer dans cet article la façon dont la Gestalt-thérapie continue aujourd’hui de s’ajuster aux problèmes collectifs émergents.
L’indissociabilité de l’organisme avec son environnement peut naturellement s’étendre au groupe et à son propre environnement social. Nous pensons en effet que la finalité des groupes thérapeutiques et leur fonctionnement sont intimement liés aux valeurs et problèmes sociaux qui leur sont contemporains. Et cela d’au moins deux manières, polaires l’une de l’autre : d’une part les groupes thérapeutiques procèdent de leur époque et ne peuvent éviter de manifester à leur façon les valeurs sociales environnantes et, d’autre part, parce qu’ils sont thérapeutiques, ces groupes peuvent - explicitement ou non - questionner ces mêmes valeurs lorsqu’elles viennent entraver le développement des personnes ou quand elles leur deviennent nuisibles. Les groupes sont ainsi des lieux de transformation sociale où les valeurs dominantes peuvent être altérées ou faire l’objet de propositions alternatives. Ce faisant les groupes thérapeutiques sont aussi des lieux d’action politique dans le sens où ils apportent à leur façon, souvent paradoxale, une contribution à l’évolution collective et à la transformation des valeurs sociales.

Vous avez dit individu ?
Shanghaï en 2008... C’est quoi un individu ? Et un groupe ?

Pour étayer cette réflexion nous allons d’abord présenter les usages du groupe dans les années 80 puis nous en viendrons à décrire les usages actuels pour en éclairer les enjeux. En nous intéressant aux valeurs qui nous mobilisent, nous ne pouvons séparer la thérapie de sa visée sociale et de ses conséquences collectives. Adopter des valeurs alternatives signifie critiquer activement la société de son temps. La thérapie, à moins d’être normative, est donc nécessairement une démarche à dimension politique. Et le fonctionnement des groupes nous paraît en être un point nodal. Cet article veut contribuer à un retour réflexif sur nos pratiques de groupe et à l’explicitation de nos objectifs.

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