Accueil > Thérapie > Qu’est-ce que la Gestalt-thérapie ? > Qu’est-ce que la Gestalt-thérapie ?
Il existe de nombreuses modalités de psychothérapie mais aucune ne met autant que la Gestalt-thérapie, l’expérience vécue au centre de son attention.
Ce souci de l’expérience se traduit en premier lieu dans le fait d’être écouté avec chaleur et empathie quand nous racontons les difficultés que nous avons dû affronter.
L’intérêt du thérapeute le pousse à nous demander des précisions, des éclaircissements, ce qui nous aide en retour à percevoir des éléments qui nous avaient échappés et, progressivement, à comprendre ces difficultés et ces situations d’une façon différente.
L’expérience à laquelle nous invite le thérapeute est aussi de prendre conscience de la façon dont nous respirons, de l’émotion qui nous traverse, des gestes que nous esquissons, non pour les changer mais au contraire pour les sentir vraiment et les accueillir et modifier ainsi notre perception de la situation.
Car c’est ainsi que nous pourrons retrouver un fonctionnement plus ajusté à notre environnement et plus spontané.
Le thérapeute gestaltiste est aussi très attentif à la façon dont la relation évolue, à la forme qu’elle prend et à ce qu’elle fait vivre à chacun des deux partenaires. Car ce qui se passe dans cette relation là est aussi en rapport avec les difficultés avec lesquelles nous venons.
Aborder franchement ce qui se passe dans cette relation singulière est une expérience souvent révélatrice ; cela peut même être la pierre angulaire d’un important changement dans notre comportement avec autrui.
C’est d’ailleurs cet aspect qui est aujourd’hui le plus caractéristique de la Gestalt-thérapie contemporaine.
La Gestalt-thérapie est née d’un groupe de personnes se réunissant régulièrement dans l’appartement de Fritz et Laura Perls, deux psychanalystes juifs allemands émigrés à New York durant la seconde guerre mondiale, après avoir vécu un temps en Afrique du Sud.
Fritz Perls, psychanalyste, lui-même psychanalysé un moment par Wilhelm Reich, assistant de Kurt Goldstein, était un passionné de théâtre. Laura, sa femme, après avoir étudié notamment auprès de Martin Buber était musicienne et passionnée de travail corporel.
Parmi les personnes de ce groupe, un anarchiste, essayiste, critique social et homme de lettre qui deviendra célèbre dans les années soixante sur les campus américains : Paul Goodman. C’est lui qui rédigera la partie théorique du premier ouvrage sur la Gestalt-thérapie, en 1951.
Centrée sur l’expérience et la réappropriation des sensations et des émotions, la Gestalt-thérapie insiste sur le fait que le changement ne consiste pas être devenir un autre mais au contraire à vivre avec son environnement de façon plus intègre et plus complète.
Elle se veut pour une part l’héritière et la continuatrice de la psychanalyse et se réclame explicitement de la théorie de la forme (« Gestalt-Theorie »- théorie de la perception née en Allemagne au début du XXième siècle) mais aussi du pragmatisme américain, de l’existentialisme allemand et des philosophies orientales.
Présente à ses débuts à New York, la Gestalt thérapie s’est rapidement diffusée, à Cleveland d’abord puis très rapidement en Californie et dans tous les Etats-Unis. Elle a jouis longtemps d’une image contrastée à la fois innovante mais aussi provocatrice voire subversive. Elle a pris pied en Europe dans les années 70 et se diffuse aujourd’hui sur tous les continents.
Depuis, les théoriciens de la Gestalt-thérapie se sont largement appuyés sur la phénoménologie pour affiner la posture gestaltiste et ils sont aussi devenus beaucoup plus relationnels dans leur approche.
La qualité d’écoute et d’accueil ainsi que la capacité à être créatif dans la rencontre avec son client sont aujourd’hui des qualités fondamentales du thérapeute gestaltiste.
Il existe plusieurs associations nationales de Gestalt-thérapie en France (SFG, CEG-t, FPGT) ainsi que tout un courant de recherche en Gestalt thérapie au niveau européen (EAGT) et international.